Dans le cadre du dépistage et de la détection précoce des cancers de la prostate, une élévation du taux de P.S.A. (protéine sanguine spécifique de la prostate) et/ou un aspect anormal de la prostate au toucher rectal peuvent faire réaliser des biopsies prostatiques. Classiquement, les biopsies sont faites par voie transrectale avec guidage par échographie standard. Cependant, l’échographie classique ne permet pas de visualiser les cancers et elle est surtout utilisée afin de localiser la prostate et de réaliser ensuite les biopsies de manière aléatoire à partir d’un schéma préétabli appelé cartographie avec une fiabilité faible. En plus d’être faites au hasard, ces biopsies intéressent essentiellement la zone périphérique postérieure, l’échantillonnage des zones antérieures est insuffisant.
Il en résulte
1/ une détection par hasard de cancers à faible risque de progression dits cliniquement non significatifs
2/ une sous-estimation de la taille et de l’agressivité des cancers significatifs (la biopsie ne les ciblant pas dans leur grand axe)
et 3/ un mauvais échantillonnage des régions antérieures où se situent 20% des cancers (Publication par Ouzzane et al Urology 2011). La réalisation d’une IRM prostatique avant les biopsies permet de mieux détecter les cancers de prostate avec une fiabilité de 95% et de guider les biopsies. Depuis plusieurs années, le Docteur OUZZANE a axé ses recherches sur les biopsies ciblées par fusion d’images IRM et échographie afin d’améliorer la fiabilité des biopsies qui cette fois-ci sont ciblées sur les zones suspectes de cancer détectées grâce à l’IRM. Il s’agit d’une technique innovante basée sur l’incorporation des images IRM et l’utilisation d’une unité́ de traitement informatique intégrée à la machine d’échographie ainsi qu’un système de repérage GPS (logiciel Virtual Navigator développé́ par la société́ italienne ESAOTE).
PRÉPARATION
Un traitement antibiotique de courte durée est mis en route avant la réalisation des biopsies. Une préparation du rectum est souvent conseillée pour obtenir une ampoule rectale vide au moment des prélèvements. Une anesthésie locale est réalisée en début de procédure et, pour le confort des patients, l’utilisation d’une technique d’hypnose au masque est systématiquement proposée.
PRINCIPES DE LA BIOPSIE
L’acte est réalisé dans le cabinet et dure en moyenne une demi-heure. Les biopsies sont réalisées par voie trans-rectale, sous contrôle échographique (une sonde d’échographie est mise en place dans le rectum), avec fusion des images provenant de l’IRM préalablement réalisée dans un cabinet de radiologie (utilisation des images IRM provenant du CD le plus souvent), ceci permettant un meilleur ciblage des biopsies grâce à une technologie GPS placée dans la sonde d’échographie. Une analyse histologique sera ensuite réalisée par les médecins anatomopathologistes.
SUITES HABITUELLES
- Un inconfort peut être observé durant quelques heures, mais il s’agit généralement d’un acte indolore.
- Le patient quitte le cabinet après s’être assuré qu’il urine normalement.
- Une visite de contrôle est prévue 10 à 15 jours après pour communication des résultats histologiques.
EFFETS SECONDAIRES POSSIBLES
- Du sang dans les selles, dans le sperme ou dans les urine est possible pendant quelques heures ou quelques jours après l’intervention.
- Des difficultés pour uriner (ou des envies fréquentes d’uriner) peuvent se voir par la suite mais souvent rares et passagers. Un avis auprès de votre chirurgien urologue serait alors nécessaire.
-L’infection urinaire post-opératoire, tout comme l’infection de la prostate est rare. En cas de fièvre, frissons ou malaise dans les suites des biopsies, il est impératif de reprendre contact avec votre urologue.